23 avril 2024

Intégration ?

Par Philo

Le communautarisme frappe une fois de plus à Bruxelles. Le député PS Hasan Koyuncu propose d’élargir aux huit langues les plus parlées à Bruxelles l’examen pour l’obtention du permis de conduire. Ça m’énerve parce que ce n’est que politique électoraliste, dans le seul but de tenter de ramener les voix de certaines communautés bruxelloises en faveur d’un parti. J’ai dit à de nombreuses reprises, je le maintiens, je ne suis absolument pas raciste. Et il n’y a pas un « mais… » qui suit cette phrase. En ce qui me concerne, je ne fais aucune distinction entre les personnes, d’où qu’elles viennent et j’étayerai d’ailleurs mon propos plus loin dans ce post. J’ai toujours aussi appliqué ce précepte en usage dans certains milieux que je fréquente : « Respecte l’étranger voyageur, aide-le; sa personne est sacrée pour toi« . Je suis cependant de ceux qui sont persuadés que, quelque soit l’endroit où on veut s’installer, il faut veiller à s’y intégrer au mieux (Á nous aussi, de faire en sorte que cette intégration se passe le mieux possible). Á ce titre, je ne peux, par exemple, accepter les conditions d’accueil réservées à celles et ceux qui tentent de trouver dans notre pays de meilleures conditions de vie ou qui fuient des régimes totalitaires.

Mais cette demande intégration ne doit pas concerner que les migrants. Quand j’entre dans un club ou une association, je commence par observer, tenter de sentir les us et coutumes en vigueur en son sein. Je ne tente pas d’imposer mon avis ou ma façon de voir les choses. J’assimile, j’écoute, je m’intègre peu à peu. Si ça me convient, je reste. Dans le cas contraire, je m’en vais. 

Cependant, je me rends compte que nous sommes tous, d’une façon ou d’une autre, des migrants, même si c’est  à des niveaux différents. J’observe, par exemple, l’attitude de nombreux citadins qui fuient les grosses métropoles. Que font-ils souvent (J’ai bien dit souvent, pas toujours…) ? Ils vivent en marge du village, isolé de celui-ci (s’ils pouvaient construire de hauts murs autour de leur maison ils le feraient) et peu de temps après leur installation, émettent des plaintes parce que les « villageois » troublent leur sainte tranquillité. Ils se plaignent des agriculteurs qui travaillent la nuit ou qui mettent du lisier sur leurs champs. Des gosses qui jouent dans la rue, qui viennent sonner chez eux un soir d’Halloween, les cloches de l’église qui sonnent toutes les heures… La liste de ces plaintes est longue!

Exemple vécu: ma région est riche d’un folklore qui fait défiler des hommes et des femmes au son des tambours, fifres et fanfares. Parfois jusqu’à toute heure de la nuit et ce, durant deux ou trois jours chaque année. Á chacune de ces manifestations, on assiste au même phénomène: ces citadins se plaignent sur les réseaux (a)sociaux ou auprès des autorités communales parce que durant ce court laps de temps, ils ont rencontré quelques difficultés à se déplacer, qu’ils ont dû subir les airs de tambour jusqu’à pas d’heure ou les chants de certains (passablement éméchés parfois, c’est vrai…). Alors que si ces gens avaient pris la peine de s’intégrer un minimum, ils auraient participé à la fête, auraient rencontré les gens du cru, fait de nouvelles connaissances et auraient vécu ce moment de façon différente, nettement plus agréable. 

Tout ça pour dire que promouvoir l’intégration, dans les deux sens, crée des ponts entre les gens. C’est le juste contraire du communautarisme prôné par certains qui provoque le rejet de l’autre et favorise le racisme.